Que ceux qui m'aiment me suivent !
Follow
Me Records fait partie de ces petits labels hyper-flexibles en terme d'activités,
et fidèles à une ligne artistique.
Label et maison de prod' en même temps, il est composé d'une équipe solide,
expérimentée, qui affirme ne pas vouloir tomber dans le dédale du son des
majors. Depuis sa création, en février 2000, le label a déjà sorti en France
pas mal de compilations et prépare de nombreux projets.
Situé à République, le label s'est installé dans une grande pièce au premier étage. Quand j'arrive, François, le directeur, me fait patienter pendant qu'il finit sa conversation avec GUEM, (oui oui ce monstre des percus !). Pourquoi ce grand monsieur ? Tout simplement parce que GUEM travaille avec Follow Me pour sa tournée. Le label a déjà même réédité un de ses albums en vinyl (O Universo Rythmico de Guem - 1981).
Ka-on : Comment s'est formé Follow Me Records ?
François : En fait, ça s'est fait au fil des mois. On vient tous du milieu de la musique, Jérôme et Julien (respectivement tourneur, producteur, responsable promo et comptable) ont bossé chez Garance, moi je viens de Big Cheese Records. Par l'intermédiaire de soirées, on a été amené à se rencontrer et à monter ce projet ensemble. On a organisé des soirées et on a mis tous les bénefs dans la création de ce label.
K-o : Vous n'avez pas rencontré de difficultés pour la création de Follow Me ?
Jérôme : On se connaissait déjà très bien avec François (Julien, c'est son frère), et puis on a assuré au début pour ne pas prendre de risque.
François : On a eu la chance de trouver une stagiaire aussi qui avait déjà été attachée de presse dans le milieu. Avec en plus Jérôme, on avait donc pas mal de contacts. Et puis, ce qui peut faire la différence, c'est un bon gestionnaire, et là, on est bien servi. C'est vraiment plus simple de travailler dans une structure où tu connais l'évolution de tes budgets, tu sais combien tu as exactement pour réaliser les projets du label...
K-o : Au niveau de compilations que vous éditez, comment le choix des morceaux s'opère ?
François
: Notre choix s'arrête sur des musiques qu'on apprécie. En l'occurence, j'ai
essayé de faire découvrir des sons des années 70 qui sont aujourd'hui d'actualité.
Au niveau de la direction artistique, j'ai essayé de trouver des morceaux
s'adressant au plus grand nombre, tout en intéressant les spécialistes.
K-o : Même l'ordre des morceaux est important ?
François : Bien-sûr, c'est primordial !
Jérôme : Je dirais même que c'est là-dessus qu'il s'est le plus pris la tête !
François : En fait, il faut que la compil' propose un esprit cohérent, un fil conducteur même avec des morceaux qui n'ont pas forcément le même genre. On pourrait comparer ça à une émission de radio, sauf que c'est sur CD.
K-o : Vous souhaitez sortir régulièrement des albums ou compilations ?
François : En fait, on a édité des compilations pour faire découvrir des sons, nous faire connaître, mais surtout pour ensuite produire des artistes. Et ce genre d'entreprise prend du temps. On espère produire un album tous les 2 mois, 2 mois et demi.
K-o : Vous avez des contacts importants ?
François : Oui et non. On compte produire un groupe électro-jazz qui s'appelle Bagatelle pour la rentrée (Maxi avec un featuring de Guem). Mais on ne cherche pas trop, c'est souvent des artistes qui arrivent sur le label et avec qui on discute de projets éventuels.
K-o : Vous avez sinon des gros projets ?
François : Oui, plus ou moins, c'est peut-être un peu tôt pour en parler... On a un projet avec les musiciens de Fella (avant chez Virgin) : Ghetto Blaster. Ca serait de l'afro-beat pour la fin de l'année.
Jérôme : Et le live... On en peut en parler maintenant ?
François : Guem a fait un concert à l'Elysées Montmartre, une des scènes phares parisiennes. Rempli. On avait tout prévu, on a le son et l'image. Mais pour l'instant, on n'a pas de dates précises.
K-o : Vous êtes distribués chez qui ?
Jérôme : Chronowax. Mais c'est temporaire. A l'étranger, on dédie souvent nos productions, et puis on compte travailler au coup par coup, éventuellement avec une major.
François : On recherche l'efficacité avant tout. On ne s'interdit pas de travailller avec une major à partir du moment où ça ne part pas en promo un peu trop légère...
K-o : Vous envisagez des partenariats, des contrats avec des radios ou des salles ?
Jérôme
: Comme on vient tous du milieu de la musique depuis le début, on a tous nos
contacts, et on les garde même si on a changé de boîtes. Les contacts humains
restent. Et puis on travaille pour d'autres labels en terme de conseils promotion,
sur les festivals, avec des groupes, c'est assez varié.
Là, je travaille sur le Festival du Vent (à Calvi), qui n'est pas uniquement
un festival musical, mais aussi multi-culturel.
François : Actuellement, on travaille aussi avec une artiste qui s'appelle Austin qui va monter on l'espère rapidement. Elle chante sur de la pop. On s'occupe de sa promo sur son 4 titres et de sa tournée. Elle a déjà de très bons retours.
K-o : Je peux vous demander ce que vous écoutez personnellement ?
François : ...Vas-y toi Jérôme, commence ! On n'a pas les mêmes goûts.
Jérôme : Déjà, j'écoute il faut l'avouer beaucoup moins de musique qu'avant, parce que ça se confond avec le boulot et certaines responsabilités... A l'origine, je viens du rock avec Led Zep', Metallica. Ce que j'apprécie pas mal actuellement, c'est du son comme Manu Chao, Saint Germain ou Bjork, même si c'est vraiment commercial, ça me plaît bien.
François : J'apprécie vraiment le jazz, les sons des années 70, le latino brésilien comme Caetano Veloso, ou la bossa. Bien évidemment, je suis grand amateur de James Brown et je reste ouvert aux musiques électro. Ce qui est dommage, c'est qu'en France, souvent, ça tourne en rond. La créativité vient beaucoup plus de l'Angleterre et des Etats-Unis.
K-o : Et qu'est-ce que vous pensez des principales tendances musicales d'aujourd'hui ?
Jérôme : Je pense qu'il y a une explosion de la World intéressante, et puis on assiste à la quasi-fin du "Complexe" des artistes Français, qui jusqu'à présents copiaient pas mal, ne se sentaient peut-être pas trop. Aujourd'hui, je trouve qu'ils arrivent à trouver leur style plus facilement.
François : Tous les syles se rapprochent de plus en plus, et c'est donc la fusion qui triomphe. Le mélange des cultures et des styles musicaux est de plus en plus intense. Et puis, l'autre fait marquant, c'est le retour aux racines musicales. Tout ça est très bon pour la musique en général.
K-o : Cette interview va être diffusée sur le net, vous avez pensé à vous y développer ?
François : On a un projet de site mais ça reste dans le flou. Et puis, c'est encore trop tôt pour se faire une idée. Eventuellement, on y viendra, mais pour l'instant, c'est encore confus. Internet, c'est bien pour l'info au niveau mondial. Mais l'échange marchand, c'est pas la priorité.
Jérôme : Disons que c'est une belle vitrine pour le monde que de proposer des infos sur le net. Sur www.percussions.org, on peut retrouver des samplers interactifs de Guem avec lesquels on peut construire des morceaux. Ca, c'est plutôt amusant, mais internet, ça reste encore limité...
K-o : Je vous remercie et vous souhaite bonne chance pour la suite !
François / Jérôme : Merci, à bientôt.
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