Ses
débuts.
Steveland MORRIS n'a que 9 ans quand il fait la connaissance de Berry
Gordy, à cette époque il joue déjà de
la batterie et bien souvent il vient en jouer chez B.Gordy, dans
les studios de la MOTOWN. Il joue de plusieurs instruments mais c'est
quand il se met à l'harmonica, que Gordy se dit qu'il a trouvé
sa petite merveille et sans plus attendre Little Stevie Wonder enregistre
un album instrumental. Un peu plus tard il se met à chanter mais
sa voix n'enchante pas Berry Gordy, lors d'un concert, après
avoir joué son morceau, il se met à crier "Everybody
say yeah ! yeah ! yeah " c'était " fingertips
", qui réussira à se classer dans les charts.
Little Stevie wonder entre vite dans la famille MOTOWN ses parrains
et marraines sont Diana Ross and the supremes, Marvin Gaye,
The Temptations, The Commodores mais aussi Smockey
Robinson and The Miracles pour qui il compose la musique de "
Tears of clown ". C'est à cette époque qu'il
commence à se rebeller contre ce surnom de Little Stevie, quelques
temps plus tard sa voix mue, la polémique est finie, il devient
un nouveau Stevie Wonder qui n'a que dix-sept ans quand il écrit
le tube qui ira se classer immédiatement dans les " charts
", " My chérie amour ".
Son émancipation
musicale.
Quand Stevie wonder atteint ses 21 ans, il peut juridiquement se séparer
de son mentor, Berry Gordy qui ne le laisse pas faire ce qu'il
VEUT.
Or en 1971 le désir d'expérimentation musicale s'empare
de Stevie, il est fasciné déjà par toutes ces machines
qui peuvent lui permettre de composer avec un orchestre sans l'orchestre.
Seul pour travailler, il se dévoile avec des albums très
personnels à la saveur musicale de l'époque mais avec
déjà une touche de Saturne, planète des musiciens
selon Mike Sembello le guitariste fou
co-compositeur de " saturn " en 1976 dans son album majeur
"The Song in the key of life". Quatre albums s'enchaînent
en deux ans laissant le public américain découvrir un
nouveau Stevie sans chaînes.
Il est très influencé par Sly and the Family Stone,
il propose aussi une voix intime qui rejoint celle de Sly qui était
une voix issue de l'intime intimité; C'est à dire couché
au LIT, concept d'ailleurs idéalisé plus tard par John
Lennon et Yoko Ono dans ce que les époux anglais appelaient
le " bed in ".
1972 "The music of my mind" et la même année
"Talking book" avec un titre qui a mis le feu sur les
pistes de danse " superstition" qui aussi est aussi une parole
forte envers ceux qui laissent diriger leurs vie par les superstitions
et qui sont diminués dans leurs visions pour mener le vrai combat
c'est à dire le respect des lois américaines pour les
noirs aussi.
1973 Il nous livre justement ses " Innervions " ( les
visions intérieures ) avec " Living for the city
" un son massif et des mots avec une émotion juste qui vous
accroche les pieds à une terre qui se dérobait, pour enfoncer
les noirs américains dans la misère.
1974 " The fullfullinessfirstfinale " un album qui
flirte avec le psychédélique ambiant et les mélodies
d'influences brésiliennes dues à une rencontre faite à
la même époque avec l'artiste brésilien Djavan.
(dont les albums sont en écoute sur plusieurs sites brésiliens
dont www.cdrio.br)
1975, il était prévu que Stevie sortirait un album mais
cela prendra beaucoup plus de temps que prévu, la pression de
la Motown sur son artiste ne change rien l'album sortira quand il sera
prêt. Cette fois-ci, Stevie veut prendre en main un projet ambitieux,
engageant une réalisation plus longue. Contrairement à
ses albums précédents où il avait tout joué,
ici il fait appel à un certain nombre de musiciens. Stevie Wonder
s'engage dans un album concept influencé par des artistes comme
Curtis Mayfield qui l'avaient déjà proposé
à l'époque. Conscient du génie de Stevie, Berry
Gordy ne veut pas le perdre, il prend donc le risque de débloquer
une provision budgétaire de 13 millions de dollars, ce qui représente
beaucoup d'argent aujourd'hui, encore plus en 1976.
L'aventure de "The
Songs in a key of Life"
Stevie voulait faire 21 chansons qui seraient comme des clefs qui ouvrent
les portes de la perception réelle de la VIE :
"The song in a key of life". A cette époque,
Stevie Wonder est vraiment préoccupé par le fléau
de la misère qui s'abat sur les minorités aux Etats-Unis,
il garde en mémoire la disparition des "leaders" noirs
qui avaient nourri tant d'espoir au sein de la communauté et
qui en partant laissent les ghettos s'enflammer. "The song in
a key of life"commence donc avec "Love's in need of
love today"(l'amour est en manque d'amour aujourd'hui), prise
de conscience d'un monde qui va de plus en plus mal et qui fait reculer
l'ESPOIR. " Village Ghetto Land " écrit par
le " lyricist " Byrd, encore un plateau descriptif
de la misère ambiante avec une phrase qui a choqué les
plus ignorants sur la question, " Families buying dog food now
(
)" des familles de la nourriture pour chiens SOUS-ENTENDU
pour manger. Le ton est grave dans cette uvre et pourtant c'est
aussi l'album de " Sir Duke " et de " I wish
" un hommage au jazz avec "Sir Duke" qui obtiendra
un award la même année ; avec une orchestration de cuivres
très difficile à réaliser et dont le résultat
est un "groove" inimitable. Des souvenirs d'enfance qui rejaillissent
du passé pour enivrer les curs de joie : " I wish
". Sa ligne de basse a deux basses mêlées qui viennent
créer un "groove" qui n'a jamais cesse de faire "groover
" toutes les têtes et corps. Aujourd'hui encore avec Will
Smith, à qui le maître a dit oui, pour apparition exceptionnelle,
à ses côtés dans la vidéo du " Wild
Wide West ". Toujours sur le premier volet " Pastime
Paradise " qui soulève la vérité de l'instant
et regrette un certain comportement passéiste qui fait partir
le temps donné de vie, en fumée " They 've been wasting
most their days in remenbrance of ignorance oldest praise".
Ce volume se termine avec la fantaisie et le mysticisme de Wonder qui
allie ses forces créatrices à celles d'un esprit original
considérant humain comme un être spirituel, " Saturn
" hymne à la planète des artistes.
Le deuxième volet commence par " Isn't she lovely "
dédié à sa fille il acquiert un magnéto
portable et il s'amuse à enregistrer des sons de sa vie quotidienne
avec Yolanda sa femme et Aïsha sa fille, pour les offrir au public,
dans le DVD consacré à l'uvre "The songs
in a key of life ". Stevie y précise que les cris de
vie du bébé ne sont pas ceux d'Aïsha mais d'un autre
bébé accouché par un ami médecin du couple.
Suivent les chansons " Blackman " hymne à l'humanité,
" Ngiculela " qui est écrit et chanté
en trois langues : zulu, espagnol, anglais. " If it's magic
" qui a la particularité d'être une chanson d'amour
subtile, le mot amour n'y apparaît, Stevie est imprévisible,
il veut vraiment que l'on écoute attentivement ce qu'il dit,
il fait appel à une harpiste qui n'était pas reconnue
malgré sa grande sensibilité, ses notes sont un lit de
plumes qui caresse la couleur profondément foncée de la
voix de STEVIE. D'ailleurs il y a quelque chose d'assez remarquable
dans sa voix ; pour cette uvre, elle prend des couleurs très
différentes tout en gardant ce soul extraordinaire qui caractérise
la force "wonderienne".
La fin du deuxième volume laisse place à la passion avec
" Another star " et ce " lalalalala la lala la
" spontané ; qui paraît si simple que tout le monde
à envie de chanter ; l'intention est si personnelle qu'elle laisse
les amateurs dans la difficulté. " All day sucker
" et l'instrumental "Easy going evenenig", clôturent
ce chef d'uvre de pop musique.Des musiques variées, des
poèmes, des paroles engagées. Le tout, au sein d'un seul
but nous livrer des " chansons-clefs " que nous continuerons
à chanter car elles possèdent cette part de vérité
présente en tout être humain. Il savait qu'il allait faire
un très bel album. Il ne soupçonnait peut être pas
la conséquence de cette uvre dans l'histoire de la pop
music et de la musique noire. De l'Art avec de la " pop music "
.
Stevie Wonder a 50 ans "Happy Birthday Stevie " cette
année, il est un mythe vivant depuis " The songs in a
key of life " car son soul n'a jamais cessé de nous
toucher, son pouvoir est immense. Il y a d'autres mythes vivants qui
surgissent de cette époque comme le papa du funk James Brown
(sujet du mois prochain) qui subliment leur rage, leurs frustrations
avec cette énergie extraordinaire qui caractérise les
battants. Le combat ne s'arrête jamais. Le funk est toujours en
vie et ses disciples les musiciens aussi ; c'est vers eux qu'il faut
se tourner et accueillir la bonne parole.
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